mercredi 14 novembre 2007

MIJANES : Réalités d'un projet vital pour l'avenir du Donezan

LE DONEZAN


En quelques mots il est important de rappeler ce qu’est le Donezan ou canton de Quérigut (chef lieu de canton). Il s’agit d’un canton de montagne ariégeois situé à l’est d’Ax-les-Thermes, aux confins de l’Aude et des Pyrénées Orientales.

On y accède par la D118 depuis Carcassonne, via Limoux, Quillan et Axat ou encore depuis Perpignan par la D117 puis la D118 via Axat. Cette même D118 permet d’y arriver depuis Mont-Louis. De Mai à Novembre, le Donezan est accessible par le Port de Pailhères (fermé par la neige en Hiver). Toulouse et Narbonne sont à 2 H de route du Donezan. L’altitude du canton va de 750 à 2546 m (Pic de Baxouillade).

D’une superficie de 12500 Ha environ, le canton est couvert à 70% de forêts (près de 8500 ha de bois… et il pousse des arbres tous les ans…). Les 9 étangs du canton associés à cette forêt aux couleurs magiques en Automne, font qu’on l’appelle parfois « Québec Ariégeois ».

Le Donezan est reconnu pour la qualité de ses paysages. Il abrite les cortèges de végétation de l’étage subméditerranéen (une partie) à l’étage nival. Côté faune, toutes les espèces Pyrénéennes sont présentes. Mais cette biodiversité est menacée à terme par la progression de la forêt et l’uniformisation du couvert végétal (Hêtraie sapinière dominante). La présence et le rôle de l’homme sont indispensables au maintien de cette biodiversité.

L’espace cultivé et habité est compris entre 900 et 1250 m d’altitude. Il abrite 7 villages (Artigues, Carcanières, Le Pla, Le Puch, Mijanès, Quérigut et Rouze) et 3 hameaux (Le Mas, Saint Félix et Usson).

Côté population, le DONEZAN, c’est 535 habitants (464 au recensement de 1999, 2200 à la fin du XIXème siècle) dans un bien joli pays. Mais pour aussi joli soit-il, la vie y est par certains côtés un peu plus compliquée qu’ailleurs.

Vivre en DONEZAN nécessite une organisation non insurmontable mais peu palpable pour un citadin qui pourrait voir le canton de QUERIGUT comme une réserve « d’indiens ». Réserve entretenue par ces mêmes « indiens » et où notre citadin viendrait prendre l’air à loisir.

Mais le souhait des habitants de ce canton de montagne ariégeois est de vivre chez eux et ce du mieux possible. Et ce au moins aussi bien que ce que les citadins ayant tous les services ou commerces à proximité de chez eux peuvent imaginer.

Ceci passe d’une part par la mise en place de services à la population. Les élus l’ont compris depuis longtemps en participant à la création de 2 stations essences, un atelier mécanique , une superette, un cabinet médical et une pro-pharmacie, un distributeur de billet en partenariat avec la Poste , en consacrant au niveau de la Communauté de Communes 65.000 €/an aux écoles , en mettant en place un service de transports, la téléphonie mobile, en créant un centre de secours et en relançant la filière bois.

Cela passe d’autre part par une augmentation de la population permanente, le maintien et le développement d’une activité économique adaptée au canton. Le maintien ou l’accroissement de la population sont liés à l’offre d’emploi.

En DONEZAN, comme dans toute zone de montagne, agriculture et tourisme se complètent et sont des vecteurs de développement. S’il y a 9 agriculteurs et de nouveaux arrivants en vue, la station de Mijanès est le plus gros employeur avec 19 salariés (plus des renforts temporaires).Elle génère aussi une activité induite considérable dans l’hôtellerie, les commerces et les hébergements dont certains sont mieux remplis l’hiver que l’été.

C’est donc tout naturellement que les élus du DONEZAN ont choisi de donner un nouvel élan à ce moteur de l’activité économique du canton qu’est la station de ski de Mijanès-Donezan (22 000journées-skieurs/saison avec un pic à 25 000 en 1994/1995). Leur choix s’est accompagné d’une large réflexion car un des atouts du canton est la bi-saisonnalité.


LE PROJET DE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES NEIGE DE MIJANES

En 2004, un comité de pilotage réunissant l’Etat et ses services, l’ONF, le Conseil Général de l’Ariège, la Région Midi Pyrénées et la Communauté de Communes a été mis en place pour déboucher sur le projet validé par le Préfet de Région Midi Pyrénées le 22/03/2007 et après de nombreuses concertations. Et ce projet préserve totalement le concept « nature et tout public » avec de nouvelles pistes de ski mais aussi un jardin des neiges, une piste de luge unique dans les Pyrénées (600 m de long), le développement de la raquette et la relance du ski de fond.


LE PROJET

Mijanès-Donezan est réputée comme un stade de neige très agréable mais, les enquêtes le montrent, elle souffre de l’exiguïté de son offre neige et est de fait peu attractive. On y skie essentiellement à la demi-journée et passé 12-13 ans, les adolescents préfèrent skier ailleurs emmenant avec eux leurs parents. Pour assurer la survie du site et de l’économie locale, il convient donc d’améliorer l’offre neige au sens large.

Parmi ses atouts essentiels, Mijanès présente les avantages suivants :

  • D’offrir la possibilité de pratiquer sur le même site :
    • Le ski de piste (10 km).
    • Le ski de fond (26km).
    • La raquette (1 itinéraire)
    • La luge (une piste).
  • D’avoir une zone débutant écartée des « grandes pistes ».

  • D’être « tout public ».
  • D’être accueillante.
  • D’être la station ayant le plus haut pied de pistes des stations du département de l’Ariège.

Depuis 1992, la station de ski a fait des efforts considérables tout en restant dans le périmètre du domaine actuel :

  • Amélioration de la zone skieurs débutants à moyens (3 nouvelles pistes).
  • Retraitement des pistes jusqu’à 1765 m d’altitude pour :
    • Une meilleure intégration au paysage : il est à noter que Mijanes est reconnue pour son intégration paysagère et la qualité des travaux réalisés sur toute cette partie de domaine skiable.
Ruisseau GENTIANE






Travaux en 2001










État en 2007


Liaison T80 - Canrusc







Travaux en 2001









État en 2007



Piste COUMEILLE







Travaux en 2006 (novembre)








État en 2007 (octobre)




    • Une meilleure skiabilité.
    • Un entretien estival par les troupeaux.
  • Amélioration des conditions d’accueil du public.
  • Qualification des personnels et création de postes à l’année grâce à la pluri-saisonnalité.
  • Mise en place d’une école de ski.
  • Embauche d’étudiants du canton pour les renforts.

Pour répondre à la demande actuelle, il convient donc maintenant d’agrandir le domaine skiable et d’améliorer l’offre neige au sens large, ceci en conservant les atouts de la station. Il est à noter que toutes les stations qui évoluent génèrent un apport de nouvelle clientèle et un retour de l’ancienne qui avait déserté le site qui se sclérosait.


Le projet consiste donc :

  • Sur la zone d’accueil :
    • Création d’un jardin des neiges avec jeux.
    • Mise en place d’un téléski luge et d’une piste luge ados/adultes de près de 600m de long environ (unique dans les Pyrénées). Il est à noter qu’à terme un tél équipement pourrait être utilisé en été par les VTT.
    • Amélioration de la signalétique.
    • Information sur le milieu naturel.
    • Changement du matériel de la billetterie.
    • Amélioration du snack.
    • Poursuite de la remise à niveau du domaine nordique (signalétique-sécurité).
    • Poursuite de l’effort sur la raquette (balisage,…).
    • Création d’une border cross.
  • Sur la zone de piste de ski :

    • Restructuration des pistes bleues et rouges existantes avec reprofilage et réengazonnement (elles n’avaient pas fait l’objet d’un traitement approprié des sols après travaux).
    • Mise en place entre 1975 et 2166m d’un téléski à enrouleur de 700m de long avec 1 cabane en bois à son départ et un poste de secours bois à l’arrivée.
    • Création de deux pistes sur cette zone ; 1 rouge et 1 bleue.
    • Création d’un itinéraire damé et balisé sur la combe du Tarbésou.
    • Mise en place de filets anti hors piste sur la zone à coq (préconisations ONCFS intégralement prises en compte) et d’informations.
    • Mise en place de balises anti collision sur les câbles TK.
Le tout constituera un ensemble cohérent, complémentaire et attractif.

Il est à noter que la zone d’aménagement des nouvelles pistes est située sur un versant nord-est, à une altitude comprise entre 1650 et 2166m et qu’elle bénéficie d’un enneigement naturel particulièrement conséquent (bon couvert forestier jouant le rôle de barrière à neige, zone de dépôt de la neige par le jeu des vents dominants à l’est du pic de Tarbésou).


UN PROJET ECONOMIQUEMENT VIABLE ET SUPPORTABLE PAR NOTRE COLLECTIVITE

Ce projet représente 2.075 M€ et est financé à 70% par des subventions (Etat, Région, Département), le solde est apporté par de l’emprunt. Malgré ce nouvel emprunt, l’ annuité de la Régie sera en baisse de 33 % par rapport à 1998 avec un domaine et un produit bien plus attractifs pour les passagers des plus de 2300 voitures qui passent en moyenne tous les jours à 7 kms sur la D118 sans s’arrêter.

Il faut aussi être conscient qu’avec 700 lits locatifs hivernaux, 700 résidences secondaires, le Donezan a un réel potentiel de clientèle sur place. Le problème est que vu la taille de la station, reconnue comme agréable mais trop petite, de très nombreuses personnes logent sur le canton, mais vont skier sur les Pyrénées Orientales, faisant par là-même leurs courses sur le département voisin d’où un manque à gagner pour l’économie locale. Par contre, ils laissent leurs poubelles dans les containers du Donezan…

Garder cette clientèle 1 à 2 jours de plus sur le canton est tout à fait réaliste avec le projet d’extension et rend parfaitement crédible l’augmentation attendue de fréquentation de la station de 50%.

Il faut aussi rappeler que lors de la saison 1994/1995, la fréquentation était de 10% supérieure à celle enregistrée en 2005/2006…

Autre facteur économique d’importance pour le canton, ce sont les retombées liées à la réalisation des travaux. En effet, si le projet est un petit chantier au regard de ce qui se fait ailleurs dans les stations, il n’en reste pas moins que des entreprises extérieures au canton vont venir y travailler. Elles vont donc loger et manger pendant 4 mois sur le canton (environ 40 000 € de recette pour l’hôtellerie et les commerces). De plus, les cabanes de téléskis et poste de secours pourraient être réalisés sur le canton (environ 40 000 €). Ceci est considérable pour l’économie locale.

A cela, il faudra aussi ajouter de la taxe professionnelle amenée par les entreprises ayant la charge de réaliser les travaux.


UN CONCEPT COULEUR NATURE PRESERVE

Côté environnement, 13 hectares sont concernés par les travaux sur les 12.500 ha du canton soit environ 1/1000eme... Ils seront entretenus l’été par les troupeaux : bel exemple de complémentarité tourisme/pastoralisme. Et sur ces 13ha, près de la moitié sont utilisés en l’état.

Pour ce qui est de la prise en compte paysagère :

  • Un traitement spécifique sera donné aux lisières (avec travail ONF).
  • Sur la zone prise en travers de la pente, le tracé de la piste aura une seule largeur de dameuse (7m), les travaux seront réalisés en déblais et donc le rideau d'arbres aval sera maintenu au plus près de la piste, ce qui permet de conserver un bon écran visuel.
  • Un cahier des charges strict est donné aux entreprises pour le déroulement des travaux (y compris le plan de circulation pour les engins de chantier).
  • Le réengazonnement sera réalisé immédiatement après les travaux. L’appui du Conservatoire Botanique Pyrénéen sera sollicité comme à Ax-les-Thermes.
  • Les passages des ruisseaux sont réalisés à l’aide de ponceaux bois et enrochements secs.













  • Il n’y a pas de terrassement dans les zones humides ni de circulation d’engin sur ces zones.
  • Les circulations d’eau seront intégralement maintenues.
  • Pas d'utilisation du site en période de chant (fermeture des pistes avant le 30 mars).
  • La totalité des mesures préconisées par l’ONCFS par rapport au Grand Tétras a été actée ainsi qu’un suivi des populations sur 9 ans après état des lieux en 2006 (3 ans habituellement).













Ces mesures d’intégration et de compensation (anti hors pistes, traitement des lisières, signalétique, signalisation des câbles, ouverture ciblée du milieu, engazonnement, étude grand tétras) représentent plus de 300.000 € .

Leur proportion par rapport au montant des travaux n’a sans doute jamais été égalée ailleurs ce qui concrétise totalement la volonté des Elus de garder la dimension environnementale de leur station. C’est aussi un de ses atouts forts et ils l’on bien compris.


UN IMPACT CONSIDERABLE SUR L’EMPLOI

Parmi les 19 emplois actuels de la station, 5 le sont à l’année. Avec le projet, 11 nouveaux seront créés sur le site, 2 actuels précaires seront transformés en CDI, 1 sera créé à l’Office du Tourisme.

Le Domaine des Soulades, dont la reprise a été déclenchée par le projet d’amélioration de la station génèrera 15 à 20 emplois. Soit au minimum 27 emplois nouveaux à ramener aux 141 actifs actuels du canton (20 % d’actifs en plus).

A cela, il faudra ajouter l’impact important sur les commerces locaux, sur les hébergements publics et privés, et les services publics….

27 emplois nouveaux, cela peut être autant de familles et qui sait à court terme 70 à 90 habitants nouveaux pour le DONEZAN et ainsi plus de 600 habitants et une vie au quotidien plus dynamique.


LA STATION : UN ELEMENT DE DEVELOPPEMENT PARMI D’AUTRES

Côté activités, les élus ont aussi décidé de ne pas jouer que la carte neige : valorisation de la randonnée pédestre (150 kms de sentiers, 1 topoguide) équestre (ouverture du chemin Vauban en partenariat avec le Parc Naturel Régional des Pyrénées Orientales), valorisation du patrimoine historique (maison du patrimoine du Donezan), efforts conséquents en matière d’habitat, aide aux porteurs de projet, centrale de réservation, recherche d’eau chaude, filière bois, etc...

On le voit bien, la station de ski de MIJANES est le moteur indispensable d’un développement réfléchi du DONEZAN et basé sur la pluri-saisonnalité et la multi-activité.

9 commentaires:

Unknown a dit…

Votre projet 'inscrit dns la ligne du développement local, tel que les élus locaux de tous horizons considèrent qu'il faut le mener. C'est tout à fait louable, mais l'approche du développement des stations de ski fait intervenir une foule d'autres facteurs qu'il convient de considérer... je ne doute pas que vous l'ayez fait, mais où peut on consulter les études disponibles ?

Unknown a dit…

Bonjour,

Quel beau blog...
Vous vous targuez d'avoir une très belle région qui attire le tourisme garce à son charme,
je suis entierement d'acord avec vous. Pourquoi alors bousiller une vallée (les remontées mécaniques,
les terres plein, les pistes enherbées, les protection anit coq rouges!!!...)?
Pourquoi perturber les zones de reproduction des coqs de bruyere?
Pourquoi faire passer des skieurs pendant 3 mois d'hiver dans des
zones boisées qui accueillent des populations d'isards, de chevreuils
de cerfs qui seront alors obligé d'aller voir ailleurs?
Oui la région est très belle, mais elle le sera beaucoup moins

après votre agrandissement. La montagne et la vie sauvage sera polluée pendant 9 mois de l'année
pour le plaisir de quelques skieurs de plus... Quel dommage.
De plus, dans le contexte actuel de réchauffement climatique, quel intérêt à développer une station
de ski? Je voudrais bien savoir combien de jours la station de ski a été ouverte l'an passé et
combien cette année. Certainement moins que les 4 ou 5 mois pendant lesquels des promeneurs parcourent
cette vallée.


Alors me direz vous, il faut bien vivre et donc developper des activités touristiques. Mais pourquoi
scier la branche sur laquelle on est assis?

Combien de gens viendront, pendant les 9 mois ou la station de ski est fermée, se promener dans cette vallée?


Je suis attristé par ces travaux qui vont supprimer de biens jolis territoires encore vierges et des
populations animales sauvages pour un développement à court terme...

Quid du developpement durable?

Mathieu

jacques bompieyre a dit…

Ce projet démontre la volonté des élus locaux de défendre ce qui reste de l'économie d'un pays qui avait une économie dépendant entièrement de l'agriculture de montagne il y a 50 ans et qui a été laminé par la modernisation des pratiques agricoles telles qu'on les connait actuellement.
Encore une fois les écolos de tout poil et donneurs de leçons sont de sortie, eux qui viennent surement passer quelques jours dans le Donezan mais qui ont préféré vivre en ville.
J'ai du quitter mon pays pour gagner ma vie et je me garderais bien de jeter la pierre à ceux qui ont pu y rester ou y venir pour y vivre et qui ont des projets pour assurer leur survie.J'y reviens le plus souvent possible puis que j'ai gardé tous les biens de ma famille.
Je suis élu depuis 3 mandats dans une commune de Cerdagne qui ne possede pas de station de ski mais qui beneficie des retombées de l'économie touristique de la région, seul pan d'activité qui reste dans nos montagnes pour maintenir de la vie et de la poupulation active.
Je supporterais mal que des personnes autres que des habitants permanents viennent me dicter la conduite à tenir dès lors que tout est fait dans les règles et en toute légalité.
Je ne pense pas que cette extension aura les nuisances invoquées par certains qui apparemment se qualifient défenseurs d'un nature qu'ils sont souvent loin de connaître.Je crois que les élus du canton de Quérigut sont loin d'être stupides au point de vouloir défigurer un pays auquel il ne reste plus que l'attrait touristique pour survivre, encore faut-il savoir ne pas le laisser en friches.
Cette extension est loin de représenter le cataclysme que certains veulent lui prêter.
Je soutiens donc ce projet et espère qu'il verra le jour.
jacques Bompieyre

Unknown a dit…

Bonjour,

merci pour votre réponse. Je vais cependant essayer d'apporter quelques précisions sur ma pensée:

Effectivement je comprends la volonté des élus locaux de développer une économie dans cette région.
Et pour tout vous dire je ne suis pas contre. Cependant:

1) La faible attractivité de la station est mise en avant pour justifier un tel projet. OK. Rappelons simplement qu'à 20min de la, des stations
sont déjà très développées (Formigueres (17 pistes), les angles (32 pistes), font romeu (40 pistes) et attirent les skieurs du donezan.
Je ne crois donc pas qu'ajouter quelques pistes va régler le problème d'attractivité de la station. De plus, il semble que le prix des forfaits
va augmenter pour soutenir le cout d'investissement, ce qui ne va faire qu'aggraver la fuite des skieurs du Donezan vers les stations du capcir.

2) Si le but du projet est d'attirer des skieurs venu d'ailleurs, rappelons simplement (données de google map)
Perpignan - Mijanes: 1 heure 29 minutes
Perpignan - Les angles: 1 heure 28 minutes

Carcassonne mijanes: 1 heure 40
Carcassonne- les angles: 1 heure 56 minutes

Les bassins de population à proximité sont donc pratiquement aussi près de stations beaucoup plus grandes que celle de Mijanès,
même agrandie... La fréquentation n'augmentera donc pas...

3) Rappelons seulement comment actuellement cette région vit:

Je pense que la première activité économique de la région est le tourisme pédestre.
Toute l'année, des gens viennent se promener dans ces vallées.
Environ 4 à 500 personnes par jours pendant la période 14 juillet 15 aout, un peu moins pendant
le reste de l'été et hors saison. Il est cependant certain que beaucoup de gens viennent s'y promener.

L'activité de sports d'hiver permet de drainer quelques centaines (je n'ose pas avancer de chiffre mais je serais
étonné de savoir que le nombre de forfait excède 200 par jour en pleine saison) de personnes pendant 2
courtes périodes, à Noël et pendant les vacances de Février.

En conséquence, je pense que l'atout principal de cette région n'est pas sa station de ski mais sa nature encore
préservée. Ces gens viennent en effet y voir une faune et une flore presque vierge, chose de nos jours devenu assez rare.
L'ajout de pistes de ski, de remontées mécaniques, de "boules rouges" sur les cables installés, les travaux de terrassement
pour stabiliser les barres rocheuses contribueront donc à cette nature préservée, j'en suis sûr...

4) Vous dites que cette extension ne va pas causer de cataclysme écologique. Laissez moi vous rappeler ceci.
Selon les estimations de l'ONCFS, l'extension de la station va détruire 80% de la zone d'hivernage du coq de Bruillère. Vous conviendrez donc que
cette espèce très sensible aux modifications de son environnement, va disparaitre de ce coin. Hors, il se trouve que, toujours selon les dires de l'ONCFS,
cette population était un chainon entre plusieurs populations. Qu'adviendra-t-il donc de ces populations après?
De plus, il est avéré que le plateau de monpudou est la zone ou les coqs élèvent leurs petits, plateau qui va être réaménagé pour accueillir des pistes et remontées.

Cette zone est de plus un repaire naturel pour les Isards pendant toute l'année, ils viennent manger le matin et le soir de l'autre coté de la crête (bedeillere,
soula d'artounan) et s'abritent du soleil dans la forêt qui va être modifiée par les travaux.
Cette zone reçoit également la visite du gypaète barbu, oiseau en voie de réintroduction, dont le nombre d'individus ne dépasse pas 400 en France, et de nombreux autres.

Ces vallées abritent également une flore importante, parmi laquelle quelques espèces très rare.

Enfin, et non des moindre, cette extension des remontées va amener les skieurs en crêtes. La conséquence va en être que les skieurs
vont pouvoir redescendre de l'autre côté de la vallée (artounan, rabassolles). Ces versants vont donc être dérangé quotidiennement
par des skieurs. Ne pensez pas à cet égards qu'un quelconque dispositif va empêcher les skieurs hors pistes de le faire, on sait très bien qu'ils trouvent toujours un moyen.

Alors de grâce, convenez du danger écologique d'un tel projet.

5) Il semble maintenant avéré qu'on doive subir le réchauffement climatique dans les années à venir. POURQUOI donc aller développer une station de ski qui souffre déjà d'un manque de neige chronique.

6) Je reprends vos mots "encore faut-il savoir ne pas le laisser en friches". Mais que voulez vous dire? Que le fait de protéger des endroits sauvages, c'est
laisser des endroits en friche? Il y a des problèmes lié à la diminution du pastoralisme, c'est sûr. Mais il faut donc y remédier par le développement d'une
station de ski??? Je ne comprends pas le raisonnement.


Effectivement, je ne suis pas de la région, j'ai toujours vécu à Paris, et passe mes week-end et une partie de mes vacances au Pla pour y aller me promener.
J'y viens parce que j'y trouve une nature extraordinaire qui me permet d'assouvir toutes mes passions (randonnées, observations de la vie sauvage, chasse, peche, ..).
Je viens donc y dépenser une partie de ce que je gagne à Paris. Je ne viens pas passer "quelques" jours mais bien
quelques semaines par an, je ne suis pas parti "vivre à la ville" mais j'y suis venu parce que la montagne est magnifique, et je n'ai pas la prétention d'être un "donneur de leçon" à 26 ans. Enfin, je crois connaitre la région et sa faune comme peu de monde. Ces vallées ont peu de secret pour moi. De plus je n'ai rien d'un 'écologiste', je suis simplement quelqu'un qui a été éduqué à cette beauté sauvage et qui cherche à faire qu'on la préserve.

Pour finir, vous l'aurez compris, je comprends qu'on veuille développer une activité économique dans la région, mais réfléchir à court terme n'est pas une solution.
Continuer à développer nos montagnes comme cela a été fait dans les Alpes ne mènera à rien. Au contraire, je crois que dans quelques années,
les touristes se rendront comptes du drame du développement à outrance dans les montagnes et qu'ils se tourneront naturellement vers des zones préservées.

Il est maintenant vendredi soir. Je vais prendre le train ce soir pour le weekend.
Je vais essayer d'aller voir quelque coqs de bruillères, pécher quelques truites et voir des isards dans ce beau pays qu'est le Donezan. J'espère que je pourrai le faire longtemps sans que nos vallées soient défigurées par un développement irréfléchi et la faune sauvage réduite aux simples touristes de passages...

Mathieu HILLION

Unknown a dit…

Bonjour,

le tribunal administratif de Toulouse a donné raison à ceux qui se battent pour préserver ce petit pays. Le projet a été suspendu en raison de la présence du coq de bruyère sur les lieux.

Je vois de toute façon qu'aucune réponse n'avait été faite aux arguments que j'ai exposé. J'en conclurai que ceux qui étaient favorable à un tel projet n'en avaient pas évalué les conséquences.
Je suis content d'avoir convaincu quelques personnes.

a bientôt.

mathieu

Unknown a dit…

nous sommes en decembre 2008et je lis partout sur mijanes des choses boulversantes,mais toujours pas de date d'ouverture.alors pour regler le probleme tous en ski de rando et pas d'agrandissement,il faut marcher et etre la premiere station hors piste .merci cette annee est bonne en neige a quand l'ouverture.matthhieu de prugnanes

FBO a dit…

Bonjour,
Super, vos travaux, il y a assez de place pour tout le monde, même pour les coq de bruyère.
Arrêtez avec le réchauffement climatique c'est commercial, comme le vaccin contre la grippe, faire peur pour vendre. Les experts viennent de reconnaitre s'être trompé sur le réchauffement.

Agenais, nous venons régulièrement à Sorgeat et skions à Ascou-Palhieres.
J'ai remarqué que les haut des deux stations étaient très proches.
Pourquoi ne pas créer des liaisons, téléski, télésiège, pistes, entre les deux?
Je pense que cela apporterai un désenclavement appréciable pour les deux stations, sans nuire à Ax 3 Domaines.
FBO

Unknown a dit…

Au moins vous savez exposer vos arguments...

Bello a dit…

Bonjour, je suis un grand amateur de ski de rando, je viens de temps en temps sur la station de Mijanes et souvent sur Ascou.
Votre projet est intéressant (mais n'êtes vous pas en attente d'un jugement, qui pour l'instant ne semble pas vous être favorable ?)
Pourquoi alors ne pas privilégier une connexion entre la stations d'Ascou ? Le col ne descend t'il pas directement vers Mijanes ?
Votre versant du col de Pailhères est intéressant avec beaucoup de neige. Il est vrai qu'il existe quelques couloirs d'avalanches que vous pourriez sécuriser sans problème.

Pourquoi ne pas utiliser entre autre la route départementale comme piste puisque le col est fermé plus de 5 mois de l'année

Cela ne serait il pas plus judicieux que votre projet ?

Au niveau investissement, une remontée de chaque côté et vous auriez un domaine SUPERBE.
Vous profiteriez aussi de l'apport des touristes qui préfère aujourd'hui aller skier sur Fourmiguères ou sur les Angles car votre domaine n'est pas assez important et cela malgré un excellent enneigement !